Psyquoi ? À propos de l’argumentaire pour la proposition de Création d’un « Office régional Psy » en Lorraine : par Norbert Bon – 22/05/2005
Une invitation m’a été faite, par des collègues lorrains de participer à des discussions pour la création d’un « office régional psy de Lorraine », amené à se fédérer avec d’autres en un office national. L’examen de l’argumentaire proposé m’a conduit à faire part de sérieuses réserves quant à ce projet et à élaborer plus précisément ma position sur cette question « psy ». Élaboration qui peut, peut-être intéresser des collègues d’autres régions où, sans doute, des propositions identiques apparaîtront.
Nous ne pouvons que partager l’énoncé de départ selon lequel le signifiant « psy » authentifie un amalgame des pratiques et qu’un travail de clarification s’impose. J’ai pour ma part toujours répugné à l’utiliser y compris dans l’usage quotidien et je reprends d’un article de 1991 la phrase suivante : « Les psy, psychologues, psychiatres, psychothérapeutes se cantonnent parfois à gîter dans le préfixe, faisant vaguement dans l’âme, calés le plus souvent dans une éthique du bien voir, scrutant la psyché au fond des yeux, comme un miroir, dans les taches d’encre, voire les astres ou les boules de cristal, en quête d’un retour d’image… » Depuis, sous l’effet de la médiatisation, la situation n’a fait qu’empirer, le psy y apparaissant, le plus souvent, comme un spécialiste universel, énonçant du haut d’un savoir globalisant, tantôt une banalité frappée au coin du bon sens, tantôt ses préjugés les plus personnels. Aussi, cet énoncé de départ me semble-t-il contradictoire avec la création d’un « office psy » qui commence par reconduire l’amalgame du signifiant psy et l’authentifie à son tour. Il convient assurément d’opérer des distinctions…
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