Aller au contenu
Accueil » Illettrisme-Espace PSYCHANALYSE

Illettrisme-Espace PSYCHANALYSE

Cet espace n’est pas consacré à l’illettrisme, mais à la psychanalyse uniquement. Nous y accueillons les textes de ceux qui voudrons bien nous en envoyer.


Psyquoi ? À propos de l’argumentaire pour la proposition de Création d’un « Office régional Psy » en Lorraine : par Norbert Bon 22/05/2005

Une invitation m’a été faite, par des collègues lorrains de participer à des discussions pour la création d’un « office régional psy de Lorraine », amené à se fédérer avec d’autres en un office national. L’examen de l’argumentaire proposé m’a conduit à faire part de sérieuses réserves quant à ce projet et à élaborer plus précisément ma position sur cette question « psy ». Élaboration qui peut, peut-être intéresser des collègues d’autres régions où, sans doute, des propositions identiques apparaîtront.

Nous ne pouvons que partager l’énoncé de départ selon lequel le signifiant « psy » authentifie un amalgame des pratiques et qu’un travail de clarification s’impose. J’ai pour ma part toujours répugné à l’utiliser y compris dans l’usage quotidien et je reprends d’un article de 1991 la phrase suivante : « Les psy, psychologues, psychiatres, psychothérapeutes se cantonnent parfois à gîter dans le préfixe, faisant vaguement dans l’âme, calés le plus souvent dans une éthique du bien voir, scrutant la psyché au fond des yeux, comme un miroir, dans les taches d’encre, voire les astres ou les boules de cristal, en quête d’un retour d’image… » Depuis, sous l’effet de la médiatisation, la situation n’a fait qu’empirer, le psy y apparaissant, le plus souvent, comme un spécialiste universel, énonçant du haut d’un savoir globalisant, tantôt une banalité frappée au coin du bon sens, tantôt ses préjugés les plus personnels. Aussi, cet énoncé de départ me semble-t-il contradictoire avec la création d’un « office psy » qui commence par reconduire l’amalgame du signifiant psy et l’authentifie à son tour. Il convient assurément d’opérer des distinctions…

Espace Freud-Lacan (pour lire la suite)

 

Sigmund Freud, « The Structure of the Unconscious » From An Outline of Psychoanalysis [l940], translated from the German by James Strachey, London and New York, 1949, pp. 34-5, 37-9. Copyright 1949 by W. W. Norton & Co. Inc

CONSCIOUS, UNCONSCIOUS, PRECONSCIOUS


The starting point for this investigation is provided by a fact without parallel, which defies all explanation or description–the fact of consciousness. Nevertheless, if anyone speaks of consciousness, we know immediately and from our own most personal experience what is meant by it. Many people, both inside and outside the science of psychology, are satisfied with the assumption that consciousness alone is mental, and nothing then remains for psychology but to discriminate in the phenomenology of the mind between perceptions, feelings, intellective processes and volitions. It is generally agreed, however, that these conscious processes do not form unbroken series which are complete in themselves; so that there is no alternative to assuming that there are physical or somatic processes which accompany the mental ones and which must admittedly be more complete than the mental series, since some of them have conscious processes parallel to them but others have not. It thus seems natural to lay the stress in psychology upon these somatic processes, to see in them the true essence of what is mental and to try to arrive at some other assessment of the conscious processes. The majority of philosophers, however, as well as many other people, dispute this position and declare that the notion of a mental thing being unconscious is self-contradictory…

http://members.tripod.com (to read more)

Qu’est-ce que la psychanalyse ?

English version of this text is available.

En cherchant à comprendre pour les soigner la genèse des symptômes hystériques, Freud a découvert qu’elle faisait intervenir des processus psychiques inconscients, en relation avec la sexualité infantile. L’étude de ses propres rêves lui a confirmé le caractère extensif de cette détermination inconsciente, dont il a aussi mis en évidence la présence dans une série de phénomènes dont l’explication par la psychologie de la conscience était insuffisante (lapsus, actes manqués, mots d’esprit, etc.). Plus tard, en 1922, après qu’elle se soit développée, Freud a donné de la Psychanalyse une définition complexe qui articule en les distinguant trois niveaux :

  1. La psychanalyse est d’abord le procédé par lequel ces processus psychiques inconscients, à peu près inaccessibles autrement, peuvent faire l’objet d’une investigation rigoureuse. Ce procédé est celui de l’association libre des idées. Utilisé dans le cadre bien défini de la situation analytique, il devient la « règle fondamentale » qui enjoint à l’analysant de dire tout ce qui lui vient à l’esprit. Ainsi apparaissent et s’organisent les phénomènes, centrés sur la relation dite transférentielle à l’analyste, qui constituent le processus analytique.
  2. La psychanalyse désigne ensuite la méthode de traitement d’un certain éventail de désordres psychiques, notamment névrotiques. De fait, la dimension thérapeutique de la cure analytique découle indirectement des transformations psychiques induites par le processus et les prises de conscience qu’il implique : la modification de la relation du Moi et de l’Inconscient se traduit, outre le soulagement de la souffrance psychique par une capacité accrue à aimer et travailler. Les autres traitements psychanalytiques sont plus ou moins dérivés du modèle de la cure, en fonction de l’adéquation à la diversité clinique.
  3. La psychanalyse est enfin devenue une théorisation organisant les connaissances issues de cette expérience pratique qu’en retour elle inspire. Parce qu’elle concerne essentiellement ce qui est au-delà de la conscience, la réalité psychique inconsciente, Freud l’a nommée Métapsychologie.

La théorie analytique s’affranchit de la seule expérience de la cure en s’intéressant et en s’appliquant à l’ensemble des phénomènes humains où l’inconscient est impliqué.

Il y a donc lieu de réunir sans les confondre :

  • la méthode d’investigation exigée par les caractéristiques de l’inconscient
  • l’action transformatrice effective, inhérente au processus psychanalytique, et qui va au-delà d’une perspective étroitement thérapeutique
  • la théorisation à la fois restreinte par sa spécificité, et cependant ouverte sur toutes les disciplines concernant l’homme.

Extrait de : Société Psychanalytique de Paris

 

Christine Chanvin : Pourquoi des psychanalystes travaillant sur l’illettrisme sont-ils amenés à s’intéresser au discours politique et/ou social.