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Le concept de Mixité..

Thème évoqué déjà dans l’évangile de Saint Jean[1], la mixité fut aussi à l’origine des travaux du moine irlandais Berkeley[2] sur : « Le continu et le discontinu« .

On n’est pas allé plus loin dans la pensée depuis ces temps là, sauf à prendre en compte le fulgurant retour en arrière vers l’obscurantisme qui est la marque de notre temps.

Fg. Du Temple, dimanche 6 mars 2005.

On a fait aujourd’hui du concept de mixité, une tautologie comme avec la notion de métalangage ou celle d’ontologie. Le tintamarre de l’évangélisme actuel sur les thèmes de la « Tolérance » et du respect de la « Différence » aboutit à celui de « la mixité » lequel se résume à une haine de toute différence en créant les théories du métissage, de la world music et de planète globale.

Accepter l’autre, ce n’est pas faire comme s’il était semblable à nous ni l’assimiler après avoir gommé, éradiqué tout ce qui faisait sa différence ou la nôtre, sacrifiant ainsi ce qui fait chacun être lui, sur l’autel d’une identité imaginaire.

Accepter l’autre, c’est marquer et pointer dans notre parole et nos actes, que nous constatons à chaque instant ce qui fait sa différence, laquelle nous reconnaissons être au moins aussi valable que notre propre vision du monde. Ainsi un aveugle possède un « radar » qui après un temps lui permet de percevoir le monde aussi bien que nous et même mieux bien que de façon différente.

Ce n’est pas dire, « j’aime et je veux aider tout le monde ».

On sait, depuis l’avènement de la psychanalyse, que l’amour de l’autre ou l’énonciation de le vouloir aider (même malgré lui parfois) est la marque d’une haine farouche refoulée et d’un désir de destruction totale de l’autre.

Pourquoi alors, tant d’efforts au service d’une pensée avortée ?

L’enjeu en est de ne pas tenir compte de l’aspect symbolique de la Sexuation et donc de la Filiation. L’enjeu est de nier cette place de l’Autre (avec un grand « A ») qui est la place de la Parole (avec un grand « P »). Cet « Autre » qui, chez quelqu’un de non inscrit, non enregistré dans sa sexuation, engendre la haine crée par la mauvaise conscience de n’avoir pas été soi-même sa propre origine. L’enjeu est de faire comme si nous nous étions mis au monde nous-mêmes. Il est de nier la personne troisième de la Trinité ou de la grammaire, ce fameux « IL » qui nous nargue jusque dans le mot « ILLETTRISME ».

 

Qu’est ce que la sexuation ?

Elle est autre chose que la sexualité.

La sexualité, nous laissons cela aux « spécialistes », à la télévision et aux journaux à la mode dont le travail acharné ne laisse pas de vouloir nous prouver que ce qui nous manque (le bonheur) est du côté solide, du visible, du vrai, du bon, « du bon dubonnet », comme disait le psychanalyste Lacan.

En un mot la sexualité serait du côté de ce qui se voit…D’où l’intérêt de toute cette clique pour la notion du voir ou du donner à voir. À tout prix, il s’agit d’essayer de voir ! (La pornographie, le loft…etc, ces escroqueries dont c’est trop faire cas que d’en parler).

La Sexuation, c’est tout autre chose, c’est ce qui dans son mode de reproduction partage le monde du vivant en deux catégories et deux seulement :

D’une part, ce qui est non sexué et immortel comme l’amibe.

D’autre part, ce qui est sexué et mortel comme l’humain.

Le problème, c’est que l’humain naît sexué virtuellement mais qu’il doit enregistrer symboliquement sa sexuation pour qu’elle fasse effet.

Il y a donc en permanence des humains pas encore sexués (97 % de la population mondiale actuelle) et des humains sexués-oui (3 %).

Être sexué, ce n’est pas être « ou homme ou femme », c’est ce qui s’oppose à non sexué. Il n’y a que deux cases, sexué et pas sexué.

La différence mâle/femelle est autre chose.

Or ce qui fait problème à ce niveau, c’est le fait que, si le conscient même du plus demeuré des humains perçoit très bien la différence entre un homme et une femme, l’inconscient lui, n’a pas accès à la contradiction et homme et femme y sont identiques.

Il s’agira alors de trinitariser la pensée binaire d’homme et femme.

Un peu de Topologie pour nous reposer !

Mathématisons topologiquement la sexuation dans un schéma en « T » cela donne :

Homme Avant le passage de la mort symbolique :

Femme
Avant
( La pensée binaire, étage des adeptes acharnés de la Mixité et du racisme ! )

 

 

Après l’inscription de la mort symbolique

le tableau a changé !

Après
La ligne pointillée rouge marque le seuil de la Mort Symbolique laquelle une fois franchie, inscrit chacun dans la mixité en lui adjoignant sa part féminine…………………

Ici nous sommes bien dans la pensée trinaire avec trois termes :

  • H, (homme)
  • F, (femme)
  • et HF.

Le problème de la mixité a changé d’aspect.

À gauche du pointillé se trouvent ceux qui ressentent le problème de la mixité, à droite on est dedans symboliquement et ce n’est plus un problème. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

A gauche, on envoie des bombes et on ne songe qu’à détruire l’autre par tout les moyens, y compris l’humanitaire.

A droite, on fait sa vie en essayant d’éviter les bombes et les attentats !

Pour mieux voir ce qui est en jeu dans le « combat » de la mixité, revenons à la théorie du continu et du discontinu.

Créons un champ mathématique vide puis installons y une ligne continue (pour laisser mieux apparaître l’infini du continu).

0 – Champ mathématique vide
 

 

 

 

1- Inscrivons-y le continu

Il est infini, on pourrait dire éternel !

Il n’y a pas de manque, c’est la perfection !

2 – Faisons de même pour le discontinu !

Horreur, quelque chose manque ! Quelque chose n’est pas-tout !

(C’est ici que se trouvent les adeptes de la mixité, du métissage et de la « World-Music »), qui ne supportent pas la différence
 

Mais ce manque à notre schéma dernier, va, dans l’après-coup rétroactivement contaminer l’étage supérieur du continu qui lui aussi va se trouver marquer sous le sceau du manque, car l’étage N°1 manque de manque. Horreur !

Les deux étages sont la région du manque imaginaire !

Imaginaire car en fait rien ne manque à aucun des deux. Le manque ne nous est suggéré que par le fait que nous référons ces deux schémas l’un à l’autre sans même nous en rendre compte. C’est cela, la pensée binaire qui mène a la pensée unique : il faut alors se débarrasser du manque à n’importe quel prix. Le boucher, le combler par n’importe quel moyen et n’importe quoi ! Des ordinateurs, des portables, la télévision, baiser, se shooter, fumer, aider les autres pour se masquer qu’on les hait et qu’on voudrait les détruire…

 

Il y a cependant une alternative qui consiste à faire intervenir un champ troisième : le symbolique.0

Créons ce champ, et inscrivons-y une ligne continue faite de la substance de ce qui manque en 2 au centre : le manque, le vide, l’absence.

3 – Ligne continue faite de la substance du discontinu
 

La voyez vous cette ligne continue de manque, hors du domaine de la représentation ?
Appelez là Esprit Saint ou Trinité ou comme vous voulez. À cet étage, le trait est à la fois continu et discontinu, car c’est un trait continu fait de la matière du discontinu.

Il n’est plus question de racisme, c’est tout le contraire.

A cet étage, seul le manque ne manque pas, (double négation) !

Nous verrons ailleurs, que toutes les négations (comme les coupures), ne se valent pas.

Dans un temps quatrième, la Ligne continue faite de substance du discontinu va aller s’installer en 0, comme étant l’origine et comme ayant été là de tous temps, alors qu’au début, avant que le 1 passe par le deux et puis le trois (dans le futur), il n’y avait rien.

Au début, il n’y avait rien !

Alors, l’ontologie, faisons comme Lacan, écrivons la avec un « h » : l’hontologie !

 

Remplacez maintenant continu et discontinu respectivement par homme et femme et vous aurez le processus de la sexuation. Remplacez les par blanc ou noir et vous aurez le schéma du racisme

 

La mixité, une évidence ?

Oui si on tient compte, comme le dit Saint Bernard de ce qu’ÈVE n’est pas la femme d’Adam[3] mais la femme du Verbe, signe de ce qui n’est pas représentable, comme la virginité, le voile.

Pour conclure, disons que la mixité semble bien ne pas pouvoir être envisagée en terme de représentation, pas plus celle du peuple que celle de Dieu.

Alors, le métissage … !

[1] Évangile de St Jean : Où l’on voit que la haine du monde vient d’un entêtement à rester attaché au domaine de la représentation. Comme Empédocle, il y propose la Haine comme subversion de l’Amour.

[2] Georges Berkeley (1685 – 1753 ) : Évêque et Philosophe irlandais. « Treatise concerning the principles of human knowledge » 1710.

[3] Adam est un principe : L’Adam et sa compagne à ses côtés est la Dame. Ève est comme Notre Dame, la femme du Verbe (voir Léon Bloy).