Seule la coupure signifiante est opérante à délimiter du sens dans ce qui se dit, se lit ou s’écrit !
De tous temps on a coupé les hommes et cousu les femmes !
L’expérience que nous avons de l’illettrisme fait apparaître avant tout une problématique des coupures et des limites de la phrase. Nous l’avons dit ailleurs, les illettrés ne mettent jamais de majuscule en début de phrase et ne parviennent pas à cerner l’intérêt du point en fin de phrase. Ainsi le sens de la phrase se perd en dérivant comme dans la phrase : « J’en ai marre, marabout, bout d’ficelle, selle de ch’val, ch’val de trait, trait de crayon… »
La phrase dérive ainsi et aucune métaphore ne vient faire arrêt à la dérive du sens. Nous sommes dans le pur glissement métonymique.
La phrase prononcée sans qu’aucune butée ne la délimite ni ne la stabilise peut se voir à n’importe quel moment transformée en sa négation. On écrit : »je t’aime » et quelqu’un rajoute : »pas ». Rien n’est stable et rien n’a de sens dont on puisse être responsable, car la phrase peut être annulée à chaque instant. Dans ce cas, comment lire, comment écrire si plus rien ne différentie une affirmation d’une négation ?
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La topologie est aussi l’étude mathématique des coupures sur des figures plongées dans des situations ou des dimensions différentes.
Mais ces coupures sont appréhendables dans la réalité !
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(Extrait du livre : « Illettrisme et Sexuation« , par Charley Supper)
Ainsi, toutes les coupures même dans la réalité, ne sont pas semblables et n’emportent pas toutes les mêmes conséquences.
Prenez une ceinture :
Elle est biface et bibord !
Faites un trait au milieu dans le sens de la longueur !
Coupez le long du trait, vous obtiendrez deux objet semblables qui auront gardé chacun les mêmes caractéristiques que la ceinture initiale : biface et bibord.
Une sorte de clonage ! Chacun d’eux est biface et bibord
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Recousez votre ceinture et faites lui faire un demi tour sur elle même.
Elle est devenue monoface monobord
Par ce demi-tour, cette figure recousue est devenue monoface et monobord !
Nous pouvons en l’écrasant, faire un pli pour en faire une présentation mieux appréhendable comme ci-dessous : c’est la même ceinture avec un demi tour (plus un pli).
monoface et monobord, donc !
Vous obtenez donc une ceinture avec un demi tour qui est devenue (par ce demi tour) : monoface et monobord. (Il faut le vérifier mathématiquement en coloriant les face et les bords).
Cela s’appelle une bande Moebius.
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Recoupez maintenant le long de l’ancienne coupure mitante (que vous aviez recousue il y a un instant )
monoface et monobord
(Coupez le long du pointillé)
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Après coupure, vous obtenez un seul objet qui a changé de structure et est devenu par la coupure, biface et bibord. Nous le présentons aussi avec son pli pour faciliter la compréhension du dessin.
biface et bibord
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Recousez la, elle redevient monface et monobord.
Coupez la, mais cette fois, pas au milieu !
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Coupez la cette fois n’importe où sauf au milieu.
Sur le bord, par exemple.
Elle donnera deux objets enlacés qui seront de structure (ou de sexe) différente.
L’un (rouge) est resté monoface et monobord alors que l’autre (bleu) est devenu par la coupure, biface et bibord.
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Ils ne sont mathématiquement pas du même sexe !
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Ils ne sont pas du même sexe, tout en étant issus de la même étoffe et de la même coupure !
Ce que la Topologie démontre dans la réalité est exacte aussi dans la langue; toutes les coupures ne sont pas semblables.
Seule la coupure signifiante est opérante à délimiter du sens dans ce qui se dit, se lit ou s’écrit !
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(Nous le répétons ! : De tous temps on a coupé les hommes et cousu les femmes !)