Nous sommes avant tout des psychanalystes intéressés par un travail sur la Lettre :
C‘est à dire :
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par l‘importance de l’écriture, dans ce qu’elle pousse au retour du signifiant refoulé sous forme de lettre.
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par l’importance de la lettre quand (dans le champs mathématique ou topologique) elle vient marquer un lieu où l’on ne peut pas écrire n’importe quoi.
Nous avons croisé le chemin d’autres personnes, professeurs des écoles, chercheurs, artistes, médecins, éducateurs, administrateurs, informaticiens, philosophes, théologiens … qui nous ont donnés le désir de nous associer sans nous contraindre, de mettre en correspondance nos points de vue sans nous aveugler sur nos dissensions. Nous en avons assez de la « lutte contre » l’illettrisme ou contre quoi que ce soit. Nous essayons de travailler « avec » et « pour » les illettrés. Nous sommes pour la création d’une théorie « clinique » de l’illettrisme afin d’organiser une prévention de l’illettrisme.
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Nous avons l’expérience de ce que le débat contradictoire produit un Autre discours que le discours habituel que l’on nous tient sur l’illettrisme. Ce dont nous parlons, c’est des aléas de la traversée de l’être par la lettre.
L’être selon nous, se donne à entendre à travers ses erreurs, ses défauts logiques et ses déformations perpétuelles de la langue.
Nous ne voulons pas que ces manifestations soient réduites à une maladie, à une malformation ou à une déficience : termes qui inaugurent d’une guérison, d’une rééducation ou d’une adaptation possible de l’illettré et considèrent ainsi les sujets désirants comme des sous-hommes.
Nous ne voulons pas non plus de terminologie guerrière; nous ne sommes pas en lutte contre les personnes illettrées ni même contre l’illettrisme.
Nous travaillons « avec » et « pour » les personnes illettrées.
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C’est une question sur le mode de production de l’être qui est ici en jeu : quelle société pour quelle possibilité d’être ?
Nous avons choisi une société traversée par la parole. Car nous tenons pour vrai que l’illettrisme, autant que la psychose, l’autisme ou autres lourds désagréments, produit de l’intelligence.