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Éléments de notre méthodologie pour venir à bout des situations de souffrance causées par l’illettrisme.

Comment, selon nous, se présente l’illettrisme.

  1. Il y a la forme radicale de l’illettrisme !

C’est celle qui fait lire à la personne illettrée un texte totalement différent de celui qu’il est supposé lire. Si totalement différent, que l’on pense à une pathologie grave.

Cette forme d’illettrisme est la plus déroutante et pourtant il est très facile d’en venir à bout, si l’on sait s’y reconnaître.

  1. Il y a ensuite les différents niveaux qui s’en approchent.

Ceux qui vont systématiquement lire un mot (ou plusieurs) à la place d’un autre. Vous pouvez les corriger ou leur indiquer leur erreur vingt fois sans pour autant qu’ils puissent relire le mot juste, et ils sont très culpabilisés. C’est horripilant pour le formateur qui n’y est pas habitué !

Ceux qui ont un mal fou ou mettent un temps fou à déchiffrer le moindre texte quel que soit le temps déjà passé dessus.

Ceux qui systématiquement font des erreurs de genre et lisent un féminin quand c’est un masculin ou l’inverse.

De toute façon, on le remarque vite, chez tous, cela tourne autour d’une problématique de l’inscription symbolique.

  1. Les éléments de notre savoir faire :

Psychanalytique : Entendre au lieu d’écouter.

L’illettrisme, le véritable illettrisme, celui qui fait lire quelque chose de cohérent mais totalement différent de ce qui est écrit, nous dit toujours à travers le texte halluciné quelque chose de la personne qui lit et qui en souffre et ceci, à travers les mots qu’elle lit et qui n’existent pas. Le texte substitué parle du sujet qui tente de lire sans même que ce dernier en soit conscient ni ne puisse y avoir accès.

L’existence : Pour pouvoir lire il faut pouvoir s’écrire et pour s’écrire (ou se lire) il faut s’être enregistré dans le grand catalogue du vivant. Nous parlons ici de sexuation, c’est-à-dire la façon qu’a le vivant de se « produire » comme existant, c’est-à-dire de se reconnaître à travers ce que l’autre peut lui renvoyer.

L’identité :

L’illettré ne pouvant se revendiquer comme inscrit dans le catalogue du vivant souffre à l’instar de ce qu’il lit, d’un problème d’identité. Ce qu’il lit ne s’adresse pas à lui. C’est un problème d’identité. En Droit, l’adresse est un des critères de l’identité.

Par contre, mettez un illettré près d’un bègue ou de quelqu’un qui débute dans le déchiffrage de la lecture et vous constaterez que de voir ou d’entendre l’autre ânonner rend fou l’illettré et lui fait souffler parfaitement à l’ânonneur le texte qui lui fait difficulté à lui, en tant qu’illettré. Il peut lire au nom d’un autre mais pas en son nom à lui qui n’est inscrit dans aucun catalogue…

Le défaut symbolique : à la place de la faute d’orthographe (imaginaire) !

Pas de correction ! Y souscrire, cela les emporte dans une régression vaine (une bonne correction !) qui ne fait que mettre un obstacle de plus à leurs déjà vains efforts.

Nous repérons (il y a du père) les erreurs d’orthographe et de syntaxe et les discutons avec tous: elles sont matière à réflexion et à échange plutôt que signes d’exclusion.

Pas de classement, pas de réprimandes, pas d’humiliations !

Nous leur apprenons à trouver l’intérêt d’exposer leurs fautes d’orthographe devant les autres. On ne fait pas n’importe quelles fautes d’orthographe.

Après quoi nous travaillons la différence qu’il y a entre l’Imaginaire et le Symbolique. Ensuite, nous travaillons, avec eux, la Différence. Celle qui étaye la différence des sexes.

Puis nous travaillons avec eux la différence entre la faute imaginaire et la faute symbolique.

Dés qu’ils acceptent l’idée de faire impunément des fautes d’orthographe, ils n’en font plus. Ils en font tant qu’ils luttent contre et qu’ils ne savent pas la différence entre faute imaginaire et faute (ou défaut) symbolique.